Les F.A.Q. de la Fondation

La Fondation Marius Jacob est un outil militant et autogéré qui finance les luttes sociales directement sur le terrain. Le principe de base est simple : nous parions sur notre capacité à mutualiser ensemble un maximum d’argent et nous
organisons sa redistribution à des collectifs et mouvements sociaux qui luttent pour transformer la société. Nous cherchons ainsi à renforcer l’autonomie, l’indépendance et l’impact de mouvements sociaux de base.

Le fonds Marius Jacob permet d’octroyer tous les deux mois des bourses à des collectifs qui partagent les valeurs de
la fondation et qui ont besoins de soutien financier.
Il existe aussi des fonds spécifiques au sein de la fondation, pour financer directement certaines thématiques
(anti-répression, anti-expulsion, ...)

Lors du lancement de la fondation, nous avons fait le choix de rendre hommage à un illustre personnage -particulièrement doué pour redistribuer les richesses- dont l’intégrité et l’audace nous inspirait : Alexandre Marius Jacob.

Fils du peuple, enfant pauvre né en 1879 à Marseille, Alexandre Marius Jacob sillonne le monde en tant que mousse. Révolté par la société, il est envoyé en prison à 17 ans après été dénoncé par un agent infiltré alors qu'il préparait une action. Empêché de travailler, fiché pour « anarchisme », il décide de devenir «travailleur de la nuit» : un cambrioleur, qui ne volera que les riches. Véritable gentleman cambrioleur, il commet -entre 1900 et 1903- avec sa bande plus de 300 cambriolages, uniquement chez "les ennemis du peuple" : églises, magistrats, patrons, gradés de l'armé... Ils ne volent ni les pauvres, ni les métiers considérés comme « utiles ». Ils ne frappent que les « parasites de la société ». Son équipe, « Les Travailleurs de la Nuit » ira jusqu’à revendiquer ses coups d’éclat en laissant des petits mots ironiques et dénonciateurs sur les lieux des larcins.  Le fruit de ses cambriolages a été principalement reversé à des initiatives solidaires, révolutionnaires ou de propagande (par exemple à travers le journal « le libertaire » fondé par Louise Michel et d’autres anciennes communard.e.s).

Son ingéniosité aura su défrayé les chroniques de l’époque et son éloquence lors de son procès en ont fait un procès politique. "J’ai préféré être voleur que volé. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend", y déclara-t-il avec panache.

Il est condamné à la déportation à perpétuité, au bagne de Cayenne. Il tente de s’évader dix-huit fois et finira par sortir en 1928, très affaibli, après plus de 20 ans de bagne. Il tente de résister au fascisme pendant la guerre d’Espagne, mais la situation est désespérée. Il part vieillir dans un village de l’Indre, presque oublié, mais entouré d’amis. Mort à 74 ans, il aura traversé son existence en homme libre et révolté, malgré les enfermements et les répressions.

 

Les statuts de la fondation définissent queLa fondation finance et soutient des activistes, collectifs et mouvements sociaux de base qui œuvrent pour un changement systémique. Elle entend ainsi contribuer à construire une société qui rejette toute forme de violence, d’exploitation ou de domination - qu’elles soient économiques, sociales, écologiques, patriarcales ou racistes - et basée sur  des valeurs de solidarité, de soutenabilité, d'égalité et d'autonomie.

Nous croyons que ce qui changera le monde dans lequel nous vivons, profondément et durablement, ce sont les mouvements sociaux de base et l’énergie collective de personnes qui veulent jouer un rôle dans la construction d’autres sociétés. Cela n'empêche que ces mouvements ont toujours besoin de ressources (financières et/ou autres).

La fondation est donc un outil financier d'émancipation, permettant de soutenir les résistances, les alternatives et les luttes par le moyen de bourses, de prêts à 0%, et le soutien logistique direct.

  • Prêter de l’argent sans intérêt à des projet contribuant au but social de la fondation.
  • Octroyer des bourses à des collectifs ou des personnes (via le fond autogéré).
  • Détenir des biens mobiliers et immobiliers, tels que des bâtiments, des terrains ou des outils de production et les mettre à disposition de projets collectifs.
  • Créer des fonds spécifiques pour financer une action ciblée ou un projet spécifique (en lien avec la mission et les valeurs de la Fondation) à la demande d’une association .

Les financements de la fondation viennent :

  • Par la “caisse de mutualisation des revenus”: Des personnes choisissant de mutualiser un pourcentage de leur revenu (min. 1%) afin de soutenir structurellement la vision de la fondation.
  • Par des dons ou des legs en argent ou en nature (biens mobiliers ou immobiliers) de personnes physiques, d’associations, organisations de la société civile ou d’entreprises d’économie sociale s’engageant à respecter la charte des donateurs.
  • Par des activités de récoltes de fonds (soupers, soirées, etc...)

Les fondations sont des structures notamment utilisées par des familles fortunées pour pouvoir donner leur fortunes à leur descendant sans payer d’impôt sur l’héritage et dans certains cas, pour financer des “bonnes œuvres”. Les fondations peuvent en effet récolter facilement de l'argent et faire des dons (ceux-ci ne sont pas taxés).

Nous pensons que la structure juridique de la fondation peut également nous être utiles comme un outil de plus dans le champ d'expérimentation des mouvements sociaux.

La fondation finance des activités de transformations sociales, qu’elles soient des alternatives, des actions directes, l’organisation de mouvements ou des actions soutenant le mouvement social, selon les critères énoncés au point suivant.

Les critères ne doivent pas être interprétés comme excluants mais comme des balises qui guident le choix . L’assemblée d’attribution pourra accorder des bourses si elle juge que la demande remplit globalement les critères.

  • Raison d’être de la fondation: La fondation veut contribuer à construire une société qui rejette toute forme de violence, d’exploitation ou de domination - qu’elles soient économiques, écologiques, hétéro-normatives, patriarcales, racistes, sociales, validistes - et basée sur des valeurs de solidarité, de soutenabilité, d'égalité et d'autonomie.
  • Dimension transformatrice: La fondation finance et soutient des activistes, collectifs et mouvements sociaux1 qui œuvrent pour un changement social. Est ce que le projet s'attaque aux causes d’un problème? Est-ce qu’il participe à un changement social, même modeste, et n’est pas juste un pansement pour une situation ponctuelle ?

  • Emancipation collective
    La fondation soutient des projets qui expérimentent de nouvelles façons de faire qui permettent par exemple de fonctionner sans argent, sans propriété privée, sans privilèges, sans binarité de genre,… C’est-à-dire sans les ingrédients principaux d’un système oppressif. Est-ce que le projet permet des fonctionnements, situations, rapports... différents?

  • Initiatives à contre courant: La fondation favorise des initiatives audacieuses, à un stade précoce et/ou qui ont du mal à trouver des fonds ailleurs. Quelle est l'importance de ce que nous avons à offrir à cette organisation ? Ce projet trouvera-t-il facilement du soutien ailleurs?

  • Effet multiplicateur: La fondation soutient des projets inspirants qui vont potentiellement créer de nouvelles dynamiques. La fondation favorise également les projets qui créent ou facilitent l’accès à des outils disponibles pour tou.te.s. Est-ce que ce projet pourrait en inspirer d’autres?

  • Diversité des luttes: La fondation veut soutenir une diversité de luttes, en particulier celles qui ne bénéficient pas des ressources et privilèges liés aux normes dominantes, dans une volonté d'alliances et de redistribution. Est-ce que les porteur.se.s de ce projet représentent une marge à soutenir?

  • Volonté d’horizontalité et d’auto-organisation au sein de l’organisation. Est-ce que ce projet s’organise de manière autogérée ou horizontale?

1 Il peut s’agir d’acteurs informels, d’associations de faits, d’associations, de plateforme, de personnes regroupées, etc.

Toute activité ou personne répondant aux objets de la Fondation peuvent prétendre aux financement par bourse ou prêt sans intérêt. Pour cela, un dossier peut être soumis  par mail à contact [at] fondationmariusjacob.org. Le dossier explique brièvement la raison de la demande, les activités qui seront financées et la description des personnes, du collectif ou de l’association demandant le financement.
Plus d'infos sur: http://fondationmariusjacob.org/le-fonds-marius-jacob/

  • La fondation ne soutient pas des partis politiques.

  • La fondation ne soutient pas des activités à visées lucratives.
  • La fondation ne soutient pas des projets purement humanitaires, académiques ou artistiques.
  • La fondation ne soutient pas des conférences, séminaires, débats et autres réunions sauf s’ils sont directement liés à une perspective d’action militante.
  • La fondation ne soutient pas des projets à travers des organisations intermédiaires. Nous voulons travailler directement avec le groupe que nous soutenons sans une couche bureaucratique supplémentaire.

Toute personne désirant offrir de son temps ou/et de son argent pour un tel projet est la bienvenue. Financer la Fondation permet de fournir des ressources nécessaires aux mouvements sociaux de base. Il est aussi possible de participer à un groupe de travail. Actuellement, nous cherchons par exemple des personnes pour la communication, la finance ou encore la coordination de la Fondation.

 

Un montant exonéré d’impôt qui est directement fournie par la Fondation à une personne ou un collectif. Elle n’a aucun impact fiscal sur le boursier.

Les bourses sont octroyées par l’assemblée coopérative d’attribution des bourses (ACAB). Cette assemblée, renouvelée tous les 6 mois, est constituée de 9 membres tiré.e.s au sort parmi les membres de l’assemblée générale de la fondation. L’assemblée est renouvelée partiellement (3 personnes) tous les 2 mois.

La fondation fonctionne en autogestion, sur base de principes démocratiques et d’horizontalité. Les décisions de soutenir des projets sont prises par un comité de personnes tirées au sort (l’assemblée coopérative d’attribution des bourses) et les différentes tâches sont réparties entre divers groupes de travail. C’est l’assemblée générale qui fixe les orientations stratégiques et politiques de la fondation.

Plus d'infos: http://fondationmariusjacob.org/fonctionnement/

Les GT sont composées de personnes qui mettent bénévolement leurs compétences au service du collectif. Elles sont créées par thèmes de travail, selon des modalités proposés par l’assemblée de la Fondation. Sont notamment créées:

o Le GT Dynamo ​ : groupe en charge de la coordination des différents
groupes de la Fondation et de l’organisation des assemblées
o Le GT Gouvernance : groupe en charge de proposer le fonctionnement
de l’ACAB, des critères d’attribution et veiller au processus démocratique. Ce GT a pour vocation d’être dissout dès le fonctionnement autonome de l’ACAB.
o Le GT admin-comptabilité: groupe en charge de la comptabilité, des
questions administratives et de la trésorerie générale de la Fondation.
o Le GT communication: groupe en charge de la communication
extérieure de la Fondation.
o Le GT Traduction: groupe en charge de la traduction des différents
documents de la fondation, en fonction des ressources et des
compétences disponibles
o Le GT fundraising-cambriolage: groupe en charge de démarcher des
potentiels donateur.trice.s. (pas encore créé).