Justice pour Sourour
Le 12 janvier 2023, le corps de Sourour Abouda, mère belgo-tunisienne de quarante-six ans et travailleuse sociale, est retrouvé sans vie dans le commissariat de la rue Royale 202 à Bruxelles. Ce décès, survenu dans des circonstances entourées d’importantes zones d’ombre, a rapidement suscité de vives interrogations. Alors que la famille de Sourour Abouda n’avait pas encore été constituée partie civile, et n’avait donc ni accès au dossier ni consulté les images de vidéosurveillance, le parquet de Bruxelles a avancé la thèse d’un suicide – tentative d’écarter l’intervention de tiers et la responsabilité des policiers et de la zone de police.
Depuis, la famille de Sourour Abouda est engagée dans un parcours judiciaire complexe et de longue haleine. Les procédures judiciaires en Belgique incluent une action civile, et une procédure pénale. Ces démarches mobilisent deux avocats distincts, spécialisés respectivement en droit civil et pénal, pour représenter les intérêts de la famille. La famille de Sourour Abouda a par ailleurs bénéficié du soutien de la Ligue des Droits Humains qui s’est constituée partie civile dans l’affaire à ses côtés. La complexité des procédures est accentuée par les démarches transnationales entre la Belgique et la Tunisie : dans l’impossibilité d’obtenir une contre-expertise en Belgique, l’ambassade tunisienne a assuré le rapatriement du corps et la contre-autopsie en Tunisie. La famille de Sourour Abouda a alors dû s’entourer d’avocats en Tunisie. Le simple fait que cette affaire ait été prise en charge directement par les autorités tunisiennes souligne la lenteur et l’inertie choquantes des autorités belges. Aujourd’hui, après deux années, le procès n’a même pas débuté. Dans cette quête de vérité et de justice, pour redonner à Sourour Abouda sa dignité, la famille doit faire face à une série de violences et intimidations.
Pour en nommer quelques-unes :
· Annonces brutales, incohérentes et fausses du décès émanant de tous les niveaux d’autorité
· Calomnie : tentative par la police de salir l’image de Sourour Abouda en la présentant aux médias comme une femme indigente
· Occultation des preuves : non-accès au rapport de la police, attente de trois mois avant d’avoir accès à certaines images de vidéosurveillance dans la cellule
· Refus des médecins belges de réaliser une contre-autopsie sous prétexte de solidarité supposée du corps médical
· Effacement des traces d’hommage par la ville de Bruxelles
· Lenteur de la procédure pénale : non prise en charge du dossier par un juge d’instruction nommé par le procureur du roi, entraînant l’obligation de se constituer partie civile etc.
En s’engageant ainsi en première ligne dans la lutte contre le racisme, le sexisme, les violences policières et l’impunité des agents de l’État, les proches de Sourour Abouda font face à la violence de la machine répressive policière et judiciaire.
Le fonds Justice pour Sourour a été créé pour nous mobiliser à leurs côtés. Résister à l’injustice et combattre les systèmes d’oppression qui coûtent des vies est une épreuve lourde psychologiquement, émotionnellement mais aussi financièrement. Nous pouvons faire en sorte que ce coût soit pris en charge collectivement.
Alors si vous souhaitez vous aussi vous mobiliser, le comité Justice pour Sourour vous propose de participer financièrement, dans la mesure de vos possibilités, aux frais de ces luttes. Voici quelques explications pour comprendre comment sera utilisé cet argent et comment faire un don.
A QUOI SERT L’ARGENT DU FONDS ?
(1/3) Frais judiciaires
· Rémunération des avocat•es : jusqu’à aujourd’hui et alors même que le procès n’est pas entamé, les frais des avocat•es engagé•es en Belgique atteignent 13 000 € à eux seuls. Leurs conseils et leur implication sont décisifs pour faire avancer la procédure et augmenteront significativement lorsque le procès démarrera. Il est donc indispensable de s’assurer de pouvoir couvrir tous leurs frais au fur et à mesure ainsi que ceux des avocats.es engagé.es en Tunisie.
· Autres frais judiciaires liés à l’affaire : prise en charge partielle des coûts de contre-autopsie, déplacements en Tunisie, échange de documents officiels entre des institutions des deux pays (traduction, homologation etc.), possible reconstitution des faits (3D).
Ces dépenses sont particulièrement élevées, s’accumulent dans le temps et sont actuellement à la charge uniquement des proches de Sourour Abouda. Et ces coûts sont au cœur de l’injustice : comment expliquer que, dans ce type de procédure, ceux qui sont responsables des abus n’ont jamais à se soucier des coûts judiciaires, alors que les citoyens, laissés à eux-mêmes, doivent affronter les défaillances de l’institution censée garantir justice et responsabilité ?
(2/3) Rassemblements
Le fonds Justice pour Sourour a également pour vocation de couvrir les frais de rassemblements publics, à commencer par les commémorations. Ces événements sont destinés à se recueillir ensemble. Accompagner les proches de Sourour Abouda dans leur deuil et leur combat contre les violences policières, en solidarité avec les autres familles qui traversent cette même tragédie.
Concrètement, ces rassemblements peuvent engendrer des frais tels que :
· La location de matériel de sonorisation
· Du matériel d’affichage, de banderoles
· Des décorations commémoratives (fleurs, bougies, etc…)
· Les frais de transports
· Les coûts des ateliers de sérigraphie
· L’achat de tee-shirts, stickers
(3/3) Accompagnement psychologique
Si le fonds le permet, participation aux frais horaires pour les séances avec des psychologues et/ou expert.es en trauma pour les proches de Sourour Abouda.
COMMENT PARTICIPER AU FONDS
Don ponctuel
Vous pouvez envoyer votre don sur le compte de la fondation Marius Jacob, qui héberge notre fonds, en indiquant les informations bancaires suivantes :
Nom: Fondation Marius Jacob
Banque : Triodos Banque
IBAN : BE65 5230 8110 3896
Communication : Justice pour Sourour
Don régulier
En mettant en place un virement récurrent depuis votre compte bancaire (à partir de 5 € par mois pour une durée de votre choix), vous contribuez chaque mois, selon vos moyens, à garantir le paiement des frais futurs. Vous aidez à réduire le risque d’épuisement que peut provoquer la recherche d’argent. Grâce à cela, vous sécurisez la lutte de la famille de Sourour Abouda dans le temps. Chaque don régulier fait une réelle différence.